Grandes unités morphologiques
D’ouest en est, le littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur présente plusieurs grandes unités morphologiques :

Paysages et biodiversité
Le littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur est très diversifié. Il se caractérise par une succession de côtes sableuses (larges étendues en Camargue ou plages de poche dans le Var) et de côtes rocheuses souvent escarpées, mais également de zones humides et de vastes zones urbanisées (trois aires métropolitaines). Cette artificialisation s’est accélérée depuis les années 60 avec l’essor de l’économie résidentielle, le tourisme et la forte augmentation de la population.
Depuis longtemps, de nombreux espaces et paysages de bord de mer ont été identifiés et protégés. Le littoral régional compte ainsi : deux parcs nationaux (Calanques et Port-Cros), 4 réserves naturelles nationales, plusieurs sites classés, le Parc marin de la Côte bleue, des zones de conservation, des sites Natura 2000, ainsi que de multiples zones naturelles d’inventaire écologique, floristique et faunistiques (ZNIEFF) terrestres et maritimes. Dans cette démarche, le Conservatoire du littoral a été et demeure très actif pour acquérir des espaces menacés. Leur mise en protection permet de faire face à l’étalement urbain et de stabiliser les espèces en danger.
En effet le bassin méditerranéen est considéré comme l’un des 36 « hot spot» de biodiversité dans le monde, c’est-à-dire une région caractérisée par une diversité biologique exceptionnelle mais connaissant des menaces importantes. Le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ne fait pas exception autant sur la frange terrestre que dans l’espace maritime ; il fait figure de hot-spot régional au sein du bassin méditerranéen.
Sa biodiversité marine est particulièrement exceptionnelle. Elle compte plus de 1700 espèces d’invertébrés, 315 d’algues, 110 de poissons.(source Museum National d’histoire naturelle https://inpn.mnhn.fr/habitat/cd_hab/1010/tab/description) Elle subit des pressions anthropiques importantes (fréquentation, navigation, pollutions, artificialisation etc.). Aujourd’hui les habitats côtiers des petits fonds (herbiers de posidonies notamment) doivent absolument être préservés en raison de leur valeur intrinsèque et de leur rôle de protection du rivage et des plages. Les habitats coralligènes, plus profonds (20-70 m), sont également très fragilisés par le changement climatique du fait de l’augmentation des températures de l’eau en été et des changements dans l’acidité de l’eau. Enfin, l’apparition et l’adaptation d’espèces exotiques, apportées par les navires, constituent une menace pour les espèces endémiques.
La biodiversité terrestre est tout aussi remarquable. On citera quelques exemples emblématiques. Pour la faune le Flamant rose, l’échasse blanche ou l’huîtrier pie peuplant les secteurs les mieux protégés de la Camargue, la Sterne naine ou l’Aigle de Bonelli mais également sur les îles le Puffin cendré ou le cormoran huppé. Au total plusieurs centaines d’espèces permanentes ou de passage. La flore terrestre est tout aussi remarquable et précisément décrite dans les inventaires ZNIEFF facilement accessibles via les outils en ligne de la DREAL : Batrame (batrame-paca.fr) ou sur la base SILENE (http://www.silene.eu)
Outre son exceptionnelle diversité biologique, le littoral régional se distingue par le caractère varié, remarquable et mondialement apprécié de ses paysages. Ceux-ci présentent un caractère patrimonial du fait de la géomorphologie variée, de la succession des reliefs, des formations végétales et de l’empreinte humaine. On trouve ainsi en Camargue de vastes territoires sableux, très plats avec quelques dunes émergentes. Puis à l’Est, des à-pics spectaculaires sur la Côte Bleue ou dans les Calanques. Le littoral Varois est aussi une succession de petites falaises et de plages de poche. Les massifs côtiers comme par exemple l’Estérel, les Maures ou les Alpes, concourent à façonner des sites remarquables, offrant des vues paysagères de grande valeur. Îles, criques, baies et rades participent également à la renommée et à l’attractivité de la région. Enfin, malgré l’urbanisation très étalée, les villes côtières se caractérisent aussi par un urbanisme de qualité, des jardins souvent classés, et un patrimoine bâti patrimonialisé.
Chiffres clés
- 1034 km de côtes dont 594 km de côtes rocheuses, 293 km de côtes sableuses et 147 km de côtes artificialisées⁽¹⁾
- 4000 ha gagné sur la mer depuis le début du XIXe siècle⁽²⁾
- 65 communes littorales au sens de la Loi du 3 janvier 1986, dont 10 communes riveraines de l’étang de Berre, ce qui représente 23% de la superficie de la région⁽³⁾
- Une concentration de population très élevée : plus de 2,5 millions d’habitants, soit 733 hab./km² en 2015 (2,5 fois plus que la densité de population moyenne des communes littorales en France et plus de 6 fois plus que la densité moyenne française)⁽⁴⁾
- Un poids économique majeur : tourisme, pêche, plaisance, etc.
- Le réseau Natura 2000 couvre plus de 40 % des communes littorales
- Des zones humides étendues (Camargue et Salins d’Hyères)
- Une biodiversité marine à préserver des pressions anthropiques, avec la présence importante des herbiers de posidonie et massifs coralligènes
(1) – Calcul basé sur un découpage du trait de côte Histolitt du SHOM – Source : Dynamique et évolution du littoral – fascicule 9 : Méditerranée Est – Cerema – à paraître
(2) – Source : site internet www.medam.org – consulté en juin 2020
(3) – Source : L’atlas du littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur – 2013 – http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/l-atlas-du-littoral-de-provence-alpes-cote-d-azur-a9032.html
(4) –Source : INSEE 2018