La bande littorale est soumise à des risques naturels côtiers accentués par une forte urbanisation des sols. Par ailleurs, la pression démographique explose en période estivale avec l’activité touristique qui constitue un des plus importants secteurs économiques de la région.
Face aux risques liés au changement climatique (inondations, submersion marine, érosion du trait de côte…), la vulnérabilité des personnes et des biens s’est accentuée ces dernières années.

La tendance de fond du changement climatique

La morphologie des paysages côtiers actuels a été façonnée au cours d’une longue histoire géologique pendant laquelle se sont succédées des modifications du climat de la terre. Les roches continentales ont été érodées et les matériaux résultant ont été apportés par les fleuves vers la mer. Les successions des périodes glaciaires et interglaciaires au cours du Quaternaire (depuis 200 00 ans) ont entraîné une fluctuation importante du niveau de la mer. Ainsi, il y a 18.000 ans, lors du dernier épisode dit « maximum glaciaire », le niveau de la mer était environ cent vingt mètres plus bas que celui d’aujourd’hui. Le rivage de la Mer Méditerranée se situait alors plus au large en fonction de la pente du continent : il se situait à quelques centaines de mètres du rivage actuel devant Nice où la montagne plonge véritablement dans la mer et à plusieurs dizaines de kilomètres au sud au droit du delta du Rhône Depuis, la remontée progressive du niveau de la mer a remanié les sédiments, sables, graviers et galets, pour construire des plages sur les côtes basses et a raboté les massifs rocheux contribuant à l’érosion des falaises côtières.

Aujourd’hui, l’exposition du littoral aux risques littoraux, érosion côtière et submersion marine, augmente en raison des enjeux qui s’y sont développés, ceci dans un contexte de pénurie sédimentaire, où les fleuves côtiers apportent moins, voire plus, de sédiments sableux au littoral, et enfin en raison de la montée du niveau de la mer en conséquence du réchauffement climatique global.

Une accélération

On constate en effet une accélération de l’augmentation du niveau de la mer due au changement climatique (+20 cm depuis 1870). Au cours du XXème siècle ce rythme s’est accéléré pour atteindre 1,7 +/-0,2 mm/an sur la période 1901-2011 et 3,2 +/-0,4 mm/an sur la période 1993-2014. Les données des satellites altimétriques permettent de suivre l’évolution du niveau de la mer depuis le début des années 90 en couvrant l’ensemble des océans: Elles montrent l’importante variabilité spatiale de l’évolution du niveau de la mer.

A l’horizon 2100, les projections des recherches scientifiques les plus performantes à l’heure actuelle prévoient une augmentation comprise entre 50 cm et 1 m, en fonction des scénarios de développement socio-économiques retenus par le GIEC, basés sur des scénarios d’émission de gaz à effets de serre à l’échelle globale :

  • le scénario le plus optimiste se base sur une suppression des émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui ;
  • le plus pessimiste correspond à une continuation voire une augmentation de l’émission de ceux-ci au cours du XXIeme siècle.

Au niveau national, une élévation de +0.60 m du niveau de la mer en 2100 par rapport au niveau actuel est retenue dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques d’information et de prévention (Directive inondation, Plans de Prévention des Risques). Toutefois, ces valeurs sont constamment réévaluées par les équipes internationales de recherche en climatologie, qui sont régulièrement synthétisés et diffusés par le GIEC. Enfin, compte tenu de la complexité des phénomènes à l’échelle globale, et de leurs conséquences possibles à l’échelle locale, il convient de considérer ces valeurs comme des ordres de grandeur d’un phénomène de remontée du niveau marin qui impacte déjà, et qui impactera encore, les territoires littoraux au cours des prochaines décennies.

Les conséquences sur les risques côtiers

L’augmentation du niveau de la mer en relation avec le changement climatique global aura des conséquences diverses sur les zones littorales en termes de :

  • Submersion marine : c’est la conséquence la plus immédiate de l’élévation du niveau de la mer, même si localement d’autres facteurs interviennent.
  • Erosion côtière : une part significative des côtes, notamment dls plages sableuses, est en recul dans le monde. Les effets de l’élévation du niveau de la mer sur le trait de côte sont aujourd’hui difficiles à quantifier, mais ils sont potentiellement très importants.
  • Intrusions salines : l’augmentation du niveau marin pourrait accentuer l’extension des intrusions salines dans les eaux souterraines côtières. De nombreuses incertitudes demeurent cependant, du fait de la complexité des processus en jeu et de la spécificité locale de ces nappes phréatiques littorales.
  • Infrastructures et ouvrages portuaires : pour conserver les volumes de franchissement actuels, avec une hausse d’un mètre du niveau marin, les ouvrages perméables implantés en faible profondeur doivent être rehaussés de 1,4 à 2 m

ALÉAS CÔTIERS

L’érosion côtière

L’érosion côtière est définie comme une perte de matériaux vers la mer touchant tous les types de littoraux, qu’ils soient sableux, vaseux ou rocheux. Ce phénomène naturel résulte de l’action i) de la mer avec des effets combinés de la marée, de la houle et des courants induits, ii) des vents, et iii) des processus continentaux (par exemple pluie, ruissellement, gel…). Il est aggravé en cas de déficit d’apport des cours d’eau en sédiments. Lorsqu’elle touche les falaises rocheuses, on parle plutôt de mouvements de terrain (ex. : éboulement, glissement).  L’érosion côtière masque souvent un transfert de sédiments qui se déplacent depuis une plage vers une autre (plages en accrétion), vers le large (pertes sédimentaires) ou vers la terre (dépôts de tempêtes).

Érosion du rivage pendant une tempête à Hyères, 2010 © R. Capanni

L’érosion des côtes sableuses

Les activités humaines et l’aménagement du territoire peuvent avoir un rôle aggravant sur l’érosion côtière. Si les ouvrages de protection (digues, épis…) permettent de maîtriser l’érosion localement et de manière temporaire, ils ont généralement des conséquences négatives sur les côtes voisines. Le tourisme balnéaire peut également favoriser l’érosion côtière en fragilisant les dunes par le piétinement.

La détermination de l’intensité de l’érosion s’appuie principalement sur la comparaison de la position du trait de côte sur un secteur précis au cours du temps. En 2018, le CEREMA a achevé la production d‘un Indicateur National d’Erosion Côtière qui permet de comparer les vitesses d’évolution du littoral d’un territoire à l’autre et de quantifier l’évolution temporelle de la position du trait de côte, que celui-ci recule sur les terres (érosion) ou avance sur la mer (accrétion). Cet indicateur montre des disparités importantes d’un département à l’autre en fonction des caractéristiques géomorphologiques et de la nature sédimentaire des différents secteurs littoraux.

Les submersions marines

La submersion marine est définie comme une inondation temporaire de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et/ou marégraphiques défavorables (forte dépression, vent de mer, tempêtes d’équinoxe, …). Les submersions marines peuvent s’accompagner de ruptures de cordons dunaires ou d’ouvrages de protection (digues) ce qui entraine une aggravation de l’extension des zones soumises au phénomène.

Lors des tempêtes, la surélévation du plan d’eau et les vagues plus fortes favorisent l’érosion des plages. D’autre part, le recul du littoral et la disparition des cordons dunaires rendent les aménagements plus vulnérables face à la submersion marine. Au niveau des étangs littoraux et de l’embouchure des fleuves côtiers, le niveau peut également s’élever sous l’effet du vent, de la pression atmosphérique et des entrées d’eau de mer, entraînant la submersion des terrains riverains et/ou une aggravation de l’inondation en cas de coïncidence crue fluviale /submersion marine.

Submersion en tempête sur Villeneuve Loubet par franchissement de paquet de mer, 06 novembre 2011, © DDTM06

Pendant ces submersions, des sédiments peuvent être déposés dans les zones basses en arrière de la plage et/ou de la dune. Ce mécanisme se produit en quelques heures (durant une tempête) mais il reste rare et ne se manifeste que durant les tempêtes exceptionnelles. A l’échelle de plusieurs décennies il contribue ainsi à élever la topographie ce qui constitue une réponse naturelle à l’élévation du niveau de la mer.


Dépôts de tempêtes colmatant la dépression d’arrière plage, 2010 © R. Capanni

La détermination des zones exposées à un phénomène de submersion marine nécessite une évaluation par calcul et/ou modélisation d’un « niveau marin total » qui est défini, de manière analogue à une inondation fluviale, par sa période de retour (1, 10, 100, 1000 ans). Ces niveaux sont ensuite comparés à l’altitude des terrains côtiers par différentes méthodologies pour établir une cartographie des zones exposées à un aléa submersion marine. Il n’existe pas encore de cartographie de l’aléa submersion marine disponible à l’échelle nationale, mais de nombreux territoires sont couverts par des études locales et/ou régionales. C’est le cas de la région Provence-Alpes-Côte d‘Azur.

Plus d’information sur la submersion marine :
Submersions marines et tsunamis | ORRM (observatoire-regional-risques-paca.fr)

Les tsunamis

Les tsunamis sont parmi les aléas naturels les plus catastrophiques en termes de dégâts économiques et humains causés. Ils ne sont pas liés au changement climatique, mais ils représentent un risque sérieux pour de nombreuses zones côtières. Le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a été impacté à plusieurs reprises par des tsunamis liés soit à des séismes sous-marins soit à des glissements de terrain sous-marins (1979 à Nice, 1985 en Camargue).

Plus d’information sur les tsunamis :
http://observatoire-regional-risques-paca.fr/article/tsunamis

Plus d’information sur les risques associés aux tsunamis :
http://observatoire-regional-risques-paca.fr/article/risque-tsunami

Enjeux et vulnérabilité

Trois grands types d’aléas naturels menacent le littoral: l’érosion, la submersion marine lors de tempêtes (souvent associée aux phénomènes d’inondation par débordement de cours d’eau côtiers) et le risque sismique (pouvant entraîner des avalanches sous marines et donc des tsunamis).

Ces risques doivent être considérés à l’aune des enjeux locaux et du degré de vulnérabilité des territoires.

Les enjeux humains renvoient à la vie humaine qui peut être menacée. Le littoral de PACA est particulièrement concerné par les accidents provoqués par les phénomènes d’inondations-submersion qui se produisent lors d’épisodes de précipitation extrêmes. Des cas de pertes humaines ne sont pas rares, même s’il est difficile d’imputer les décès à la seule submersion mais bien à la conjonction des phénomènes submersion–inondation et à l’excessive urbanisation de certains secteurs (http://observatoire-regional-risques-paca.fr/taxonomy/term/184). La région a également le souvenir du tsunami du 16 octobre 1979 à Nice, qui avait fait 11 morts. Enfin, l’érosion des falaises (aléa éboulement) peut également conduire à des accidents fatals.

Les enjeux socio-économiques sont aussi considérables : endommagement ou destructions de biens (infrastructures, bâtiments, équipements publics, parkings, véhicules, bateaux etc.. ), immobilisation d’outils de travail (zones industrielles, hôtels , restaurants,), atteinte à l’emploi et à l’ « économie du sable » lorsque des plages sont emportées ou menacées. Dans ce dernier cas, la fonction patrimoniale et culturelle d’identité des sites littoraux peut également être affectée.

A titre d’exemple, les tempêtes sur le littoral (Var et Alpes maritimes) des 23-24 novembre puis du 1er décembre 2019 ont provoqué des dégâts estimés à près de 400 millions d’euros avec plus de 50 000 déclaration de sinistres (https://www.ouest-france.fr/meteo/inondation/le-cout-des-inondations-dans-le-sud-est-reevalue-390-millions-d-euros-6652627)

Enfin on doit considérer les possibles dommages directs ou indirectes à l’environnement (pollutions, destructions d’habitat ou de faune et flore) consécutifs aux fortes tempêtes.
Globalement, la vulnérabilité des territoires dépend du degré d’exposition à ces différents aléas. Des moyens doivent être mobilisés pour réduire cette vulnérabilité: mesures de protection et d’adaptation (construction et entretien d’infrastructures, rechargement de plages, détermination de zones de protection, repli stratégique), de gestion et de prévention (compétence GEMAPI, Plan de prévention des risques littoraux, plan communaux de sauvegarde, entraînement et sensibilisation des citoyens et des acteurs publics, systèmes d’alerte météo), de secours (porté par les SDIS) et analyse des retours d’expérience, notamment dans le contexte nouveau du changement climatique qui affecte les aléas.
Enfin, il est important de considérer la capacité de résilience des territoires c’est à dire la propension à se rétablir après une catastrophe. Les mesures assurantielles (assurances privées, fonds de solidarité, arrêtés de catastrophe naturelle) jouent un rôle essentiel, mais localement il est nécessaire d’anticiper davantage les risques et les catastrophes et de repenser l’aménagement et le développement du littoral.

Catastrophes/Évènements marquants

Parmi les aléas météorologiques les plus dévastateurs, les tempêtes sont la cause de pertes importantes en biens matériels mais également en vies humaines. Leurs impacts sur les zones littorales participent à l’augmentation des risques liés à la mer, tels que l’érosion sur les côtes sableuses et rocheuses, et les submersions marines des zones basses.

Située dans une zone de cyclogenèse active, avec une mer chaude et des passages dépressionnaires, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur n’est pas épargnée par les « largades » et autres « coups d’Est » qui impactent fortement et régulièrement le littoral. Plus généralement, le littoral régional est très régulièrement affecté en automne par des épisodes de pluies intenses, parfois improprement appelés « évènements cévenols ». Ce sont des phénomènes météorologiques, à cinétique rapide, caractéristiques du secteur méditerranéen qui se caractérisent par des pluies très abondantes et de longue durée. Ces pluies surviennent généralement au début de l’automne lorsque l’eau de la mer Méditerranée est encore chaude et se produisent par vents de Sud à Sud-Est sur les reliefs côtiers et les montagnes de l’arrière-pays. Les tempêtes liées à ce type d’évènement présentent généralement des vents de faible intensité, mais les impacts générés sur le littoral peuvent être amplifiés par les fortes précipitations qui peuvent entraîner des phénomènes de bouchons marins au niveau des embouchures des fleuves côtiers. La concomitance de niveaux de surcote importants générés par les vents de SSE et de forts débits aux embouchures accentue ainsi le débordement fluvial (cas en 2003, 2009, 2011, 2014, 2017, et novembre 2019 sur le secteur varois).

Dans l’histoire récente, le territoire métropolitain a été touché à plusieurs reprises par des événements de tempêtes catastrophiques, ayant occasionnés de graves dégâts humains et matériels : « Lothar » et « Martin » en 1999, « Johanna » en 2008, « Klaus » en 2009, et surtout « Xynthia » en 2010 qui, avec 53 victimes, a entraîné une prise de conscience du public et un changement dans les politiques publiques de prévention des risques côtiers en France.

La perspective d’une modification du régime météorologique, entraînant une augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes en relation directe du réchauffement climatique, n’est pas encore admise par la communauté scientifique, notamment en raison d’un manque de données convergentes. En revanche, on doit s’attendre à une augmentation du niveau d’attaque des vagues du simple fait de la montée de la mer, et par conséquent à une aggravation potentielle des dommages générés par les tempêtes sur les littoraux.

En 2014, un inventaire des tempêtes ayant généré des dégâts importants et ayant occasionné des submersions a été réalisé à partir d’informations bibliographiques et de coupures de presse (http://infoterre.brgm.fr/rapports//RP-64157-FR.pdf). Une base de données des dégâts inventoriés a été ainsi constituée et est consultable sur le site de l’Observatoire Régional des Risques Majeurs (http://observatoire-regional-risques-paca.fr/article/tempete)

Si les dégâts des épisodes de grosses vagues sont relativement fréquents sur les plages et les infrastructures balnéaires et portuaires, un certain nombre d’évènements majeurs restent ancrés dans la mémoire collective par leur violence et les dommages qu’ils ont engendré. De tels épisodes, bien décrits dans la presse régionale (1er novembre 1906, 6 janvier 1920, 2 mars 1925, 25 septembre 1947…), se retrouvent tout au long du XXème siècle. Parmi eux, la tempête de novembre 1982 est la première tempête d’importance majeure qui émerge dans la mémoire collective récente. Elle est probablement la plus importante qu’ait subi le littoral méditerranéen au cours du XXème siècle.

Précisément, entre le 6 et le 10 novembre 1982, cette tempête de Sud-Est a balayé tout le sud de la France. Le littoral de Camargue a particulièrement souffert, avec une rupture de digue ayant entrainé la submersion par la mer de la partie est des Saintes-Maries-de-La-Mer. Des dégâts importants ont également affecté tout le littoral varois. Aujourd’hui encore, les morphologies des cordons dunaires de Camargue gardent les cicatrices de cet évènement. C’est également suite à cette tempête qu’un suivi du trait de côte, encore opérationnel de nos jours, a été initié par la Réserve Naturelle Nationale de Camargue.

Les 16 et 17 décembre 1997, un autre épisode de vent fort a entrainé des submersions marines en Camargue, après ruptures des digues frontales, ainsi que des dégâts sur les côtes du Var et des Alpes-Maritimes (coupure de routes côtières, destruction de restaurants de plages, notamment).

La dernière décennie a elle-aussi été marquée par une série d’évènements météo-marins particulièrement intenses. tel fut le cas le 5 mai 2010, quand un fort coup de vent d’Est a généré des vagues atteignant 10 m de hauteur sur la plage de Nice, entrainant des projections de galets sur la promenade des Anglais et une submersion à Cannes. Ce type d’évènement s’est reproduit à plusieurs reprises entre 2010 et 2011 et depuis mais avec une intensité moindre

Si les tempêtes les plus fortes induisent une érosion intense et peuvent marquer durablement le littoral, les évenements « moyen » ou annuel ? contribuent également à l’érosion signaticative du littoral. Par exemple, en Camargue, sur le secteur de la Fourcade, le recul rapide du rivage (3 à 5 m/an) a fini par mettre en péril la dune qui a disparu en un seul hiver (pourtant aux houles pourtant « moyennes »). Le pied de dune recule de 10 m et son altitude diminue de 3,5 à 1,5 m permettant ensuite aux submersions marines de se répandre en arrière de la plage.

Ainsi, l’intensité des tempêtes n’est pas le seul paramètre à considérer lorsque l’on veut observer et comprendre l’érosion littorale. L’état morphologique et sédimentaire antérieurs aux évenements intervient aussi comme un paramètre clef dans l’interprétation des vitesses d’érosion du littoral

Disparition d’une dune durant un hiver peu tempétueux, thèse Sabatier, 2001

Le Gapeau a connu des crues catastrophiques cette dernière décennie, mais c’est durant ces évènements que le fleuve charrie des sédiments au littoral et contribue à la formation ou au maintien des plages. Les évènements de l’automne 2008 (crue 20 ans) sont particulièrement renseignée par des relevés bathymétriques.

Avant/après les crues, l’accumulation sur le secteur de l’embouchure s’élève à +5400 m3 tandis que l’érosion du chenal et de la barre d’embouchure atteint -4100 m3. Par conséquent, il semble que le Gapeau ait amené à l’embouchure 1300 m3 de sédiments, sans compter les matériaux en suspension qui ont dépassé cette zone. Cette quantification représente une valeur minimale mais elle constitue sans doute une valeur proche de la quantité des sables, graviers et galets apportés durant ces crues. Ensuite, durant les mois qui ont suivi, cette accumulation a progressivement été érodée par les houles qui ont redistribué les sédiments vers le littoral. Cette situation reste cependant exceptionnelle et elle ne permet pas de compenser l’érosion à long terme sur ce littoral en recul.

Evolution des fonds de l’embouchure du Gapeau avant/après les crues de l’automne 2008

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