Caractérisation des impacts potentiels des câbles électriques sous-marins associés aux projets d’énergies marines renouvelables – Bilan et perspectives du projet SPECIES (2017-2020)

Des câbles électriques sous-marins sont présents dans l’ensemble de nos océans pour divers usages : raccorder des îles aux continents, connecter des réseaux électriques autonomes,
alimenter des plateformes en mer, mais également transporter l’énergie produite par les installations d’énergies marines renouvelables (EMR) à terre. En 2015, on estimait ainsi à 8000km la longueur totale de câbles électriques de haute tension (aussi appelés HVDC pour High Voltage Direct Curent) présents sur les fonds marins à travers le monde, 70 % d’entre eux se situant en Europe (Ardelean et Minnebo, 2015).

5047 éoliennes, représentant 22,1 GW, étaient installées à la fin 2019 en Europe et 25 GW sont prévus pour 2025 (WindEurope, 2020). Dans ce contexte de développement exponentiel des projets EMR, le nombre de câbles électriques sous-marins augmente considérablement. Comme n’importe quelle installation ou activité humaine en mer, ces câbles peuvent entraîner des perturbations pour la vie et les habitats marins. Néanmoins, bien qu’ils soient présents dans nos océans depuis le milieu du vingtième siècle, très peu de publications scientifiques traitent des effets des câbles électriques sur le milieu marin (Taormina et al., 2018; Carlier et al., 2019). L’augmentation actuelle du nombre de câbles rend donc urgente la caractérisation de leurs impacts potentiels sur les écosystèmes marins.

C’est dans ce cadre que le projet collaboratif SPECIES (Submarine Power Cables Interactions with Environment & associated Surveys) a été initié en 2016. Celui-ci visait à améliorer les connaissances sur les interactions potentielles entre les câbles de raccordement électrique des projets EMR et les organismes benthiques, qui sont a priori les plus exposés. Coordonné par France Energies Marines et piloté scientifiquement par l’Ifremer, le projet a fédéré un consortium de neuf partenaires académiques et privés aux compétences et aux contributions complémentaires.

Les recherches ont été menées selon trois axes principaux :

  • La mesure in situ des effets physiques générés par les câbles (ex. émission de champs électromagnétiques, radiation thermique) sur différents sites d’essais EMR ou interconnexions en France,
  • L’étude de l’impact potentiel des câbles sur les communautés benthiques côtières avec des approches in situ, en se focalisant sur différents compartiments biologiques (ex. endofaune, communautés épibenthiques et crustacés/poissons de la mégafaune benthique) sur différents sites en France,
  • L’étude de l’impact potentiel des câbles, et notamment des champs électromagnétiques, sur le comportement de certaines espèces benthiques remarquables, en adoptant des approches expérimentales en laboratoire.

Ce rapport a pour but d’offrir une synthèse des résultats issus du projet SPECIES et des perspectives qui en découlent. Il est constitué de six parties :

  • Une synthèse des différents effets pouvant être générés par les câbles électriques sous-marins,
  • Une présentation des sites d’étude sélectionnés,
  • Des fiches synthétiques, déclinées par questions scientifiques, présentant les méthodes développées et mises en œuvre ainsi que les principaux résultats issus du projet,
  • Un retour d’expérience sur les difficultés rencontrées et les recommandations méthodologiques qui en découlent,
  • Un bilan du projet pour les gestionnaires et les acteurs de la filière,
  • Les perspectives de recherches futures sur la même thématique.

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Année de publication

2020

Nombre de pages

74

Ajouté

07/12/2021

Modifié

31/08/2022

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