Projet GEBAPO – Vers un outil innovant de GEstion des BAnquettes de POsidonie

Objectifs du projet

Sur le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Corse, les banquettes de posidonies constituent un moyen naturel de lutte contre l’érosion des plages. Cependant, ces banquettes sont génératrices de conflits d’usage, obligeant les collectivités à trouver des modes de gestion conciliant d’une part la préservation d’une espèce à haute valeur patrimoniale, d’autre part l’obligation de ne pas réduire la valeur touristique des plages, et enfin, de confirmer l’efficacité des techniques de gestion technique « en millefeuille » comme la méthode qui offre le meilleur compromis pour la stabilisation du trait de côte et le meilleur rapport service rendu/coût de gestion, tout en limitant les nuisances pour les usagers.

Pour résoudre les verrous scientifiques sur l’utilisation des banquettes de posidonie en « mille-feuille », CREOCEAN pilote le projet GEBAPO (GEstion des BAnquettes de POsidonie) qui bénéficie d’un financement du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire dans le cadre de l’appel à projet 2019 « Acquisition de connaissances sur le milieu marin ». Le projet est également labellisé par le Pôle Mer Méditerranée.

L’objectif de GEBAPO est de suivre pendant un an l’évolution de deux plages : une sur laquelle les banquettes sont laissées au naturel et une autre sur laquelle les banquettes ont été remaniées en millefeuille. Le protocole de suivi de ces plages s’appuie sur :

  • une validation de l’expérimentation par services de l’Etat (DREAL, DDTM) afin de s’assurer du respect de la réglementation sur les espèces protégées ;
  • un suivi de l’évolution du trait de côte et des banquettes par systèmes photographiques et vidéo pour caractériser leur dynamique, et une comparaison avec les agents hydrodynamiques de forçages (BRGM) ;
  • un suivi écologique sur la base de prélèvements réguliers destinés à des analyses de l’activité biologique dans les banquettes et les millefeuilles (CREOCEAN, IDE GENE) ;
  • une enquête de perception auprès des usagers de ces plages afin d’évaluer la valeur touristique de la plage en fonction du mode de gestion des banquettes (Université de Montpellier).

Sites pilotes

Les communes partenaires du projet qui accueillent les sites ateliers sont :

  • Roquebrune-sur-Argens (les Issambres), qui a été à l’initiative de la technique du millefeuille il y a plus de 25 ans ;
  • Sainte Maxime, en raison de sa proximité géographique avec Roquebrune-sur-Argens et son expérience dans la gestion des banquettes de posidonie.

La plage de la Batterie aux Issambres sera suivie pour le mode de gestion en millefeuille. Cette technique est mise en place tous les ans, à partir d’avril. Elle nécessite un apport de sable. Après mise en place du millefeuille, la plage est nettoyée régulièrement manuellement.

Plage de la Batterie à Sainte-Maxime, juin 2020

La partie Est de la plage de la Madrague à Sainte Maxime sera laissée au naturel pour le suivi des banquettes non remaniées. Cette plage fait l’objet d’une gestion par millefeuille depuis 10 ans. A la fin mai, les banquettes sont étalées et recouvertes par du sable (1000 m3). A part le nettoyage manuel, aucune action complémentaire n’est réalisée sur cette plage.

Banquette de posidonie sur la Plage de la Madrague à Sainte-Maxime (juin 2020)

Sur chacune de ces plages, un suivi morphologique de la plage par des systèmes de caneras autonome SOLARCAM, entreprise basée à Marseille, va être mis en place en juin 2020 pour assurer une surveillance de l’évolution du trait de côte et de la dynamique des banquettes de posidonies. Les photographies obtenues seront ortho-rectifiées suivant des techniques photogrammétriques et des points de calage par DGPS centimétrique, via le développement d’une interface de traitement.

Méthodologie de suivi mise en place dans GEBAPO (BRGM)
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